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Importations Le Parlement européen adopte une loi contre la déforestation

La Parlement européen interdit l'importation dans l'Union européenne de certains produits issus de la déforestation.

Par ce vote à une large majorité, le Parlement européen interdit les importations dans l’Union européenne, des produits issus de la déforestation.

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Viande bovine, soja, huile de palme ou encore caoutchouc. Pour être vendus dans l’Union européenne, ces produits ne devront pas être issus de la déforestation, prévoit une loi votée ce mercredi 19 avril 2023 au Parlement européen.

L’Union européenne, deuxième destructeur de forêts tropicales

Un accord « historique » pour lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité avait été scellé le 6 décembre 2022 entre le Parlement européen et les États membres. Ce mercredi, le Parlement l’a officiellement adopté par 552 voix pour, 44 contre et 43 abstentions, précise le communiqué de presse. Le texte final doit maintenant être approuvé par le Conseil européen et sera publié au Journal officiel de l’Union européenne, pour entrer en vigueur vingt jours plus tard.

Ce règlement interdit l’importation dans l’Union européenne de produits provenant du bétail, du cacao, du café, de l’huile de palme, du soja, du bois, du caoutchouc, du charbon de bois et du papier imprimé, s'ils sont issus de terres déboisées après décembre 2020.

Cette loi intervient alors que les derniers chiffres officiels datant de 2017 indiquent que l’Union européenne est à l’origine de 16 % de la déforestation mondiale par le biais de ses importations, majoritairement de soja et d’huile de palme. L’Union européenne est ainsi le deuxième destructeur de forêts tropicales derrière la Chine, selon l’association WWF.

« Ce n’est qu’un premier pas », selon Greenpeace

C’est la « première loi au monde qui va mettre fin à la déforestation importée, s’est félicité l’eurodéputé Pascal Canfin (Renew, libéraux) lors des débats au Parlement européen lundi soir. Toutes les études d’opinion montrent que les Européens ne veulent pas contribuer à la déforestation, mais ils n’avaient pas la possibilité de savoir, lorsqu’ils prennent une tasse de café le matin ou une tasse de chocolat qu’en fait, ils sont complices de la déforestation importée. »

Greenpeace a nuancé la portée du texte en estimant que « ce n’est qu’un premier pas ». Pour l’ONG, ce règlement présente des « failles », par exemple en excluant des écosystèmes tels que la savane et en omettant de viser les banques européennes qui financent des projets destructeurs de forêts.

Des révisions sont d’ores et déjà prévues

L’eurodéputée Marie Toussaint (Verts) a, quant à elle, jugé dans l’Hémicycle lundi qu’il s’agissait d’un « immense pas en avant pour les forêts du monde, le climat, la biodiversité, mais aussi les droits humains et la régulation d’une économie devenue folle ». Elle a toutefois jugé « indispensable que ce texte soit élargi afin d’avoir un impact sur les écosystèmes fragiles comme les mangroves, d’inclure d’autres produits comme le maïs ou intégrer les acteurs financiers qui financent de nombreux projets menant à la déforestation ».

Lors des débats, le rapporteur Christophe Hansen (PPE, droite), a reconnu que le texte n’était « pas parfait », expliquant que c’était la raison pour laquelle trois révisions étaient prévues : après 1 an, 2 ans et 5 ans. « La perfection, ce sera pour demain », a-t-il dit.

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